Situé dans un grand ensemble des années 90 dans le 14ème arrondissement de Paris, l’habitation est celle d’un jeune couple d’origine grecque, tous deux acteurs. Ils ont acheté cet appartement dans le même bâtiment où ils habitaient depuis plusieurs années, juste deux étages plus bas.
Dans ce bâtiment conçu comme un hôtel, avec un très long couloir qui sert des petites surfaces toutes identiques les unes à côté des autres, la grosse contrainte d’ABACO été d’avoir une seule ouverture pour un appartement avec une importante profondeur.
L’objectif était d’améliorer l’aménagement existant, désormais vétuste, pour valoriser la surface de 42 m2 et trouver une idée pour avoir une coin nuit séparé de la pièce de vie. Pour ce faire, il était nécessaire d’imaginer des façons différentes d’habiter l’espace domestique. Et heureusement, après les premiers échanges ciblés à comprendre leur état d’esprit, leurs modes de vie et leurs routines, les clients ont donné carte blanche à Alice et Alessandro.
La rénovation a donné lieu à un plan complètement ouvert, à vivre toute la journée, en mouvement et à 360 degrés. La blancheur de la chaux des maisons des villages grecs revient ici de façon abstraite à éclairer l’appartement, tandis que le bleu de la mer se retrouve dans une niche et une étagère.
Le rapport avec le théâtre, la mythologie et la mer a été une constante dans la construction narrative du projet et de son identité. C’est ainsi que symboliquement l’appartement est coupé en deux parties bien distinctes.
Une qui est très statique, construite par les volumes en bois de chêne, qui alterne une séquence d’espaces structurés : la salle de bain cachée dans le volume en bois, la chambre sur une plateforme dont l’intimité est assurée par un rideau, une niche qui accueille la cuisine et une autre niche basse à utiliser pour se détendre et en coin lecture.
En face, à l’inverse, on trouve un mur-surface en plastique ondulé qui guide le mouvement et conduit de l’entrée au séjour du fond. Ce mur non-rectiligne se pare de rangements et dévient lui aussi la scène de différentes situations : porte-manteau, bibliothèque, espace de travail, espace musique… Cette surface ondulée et blanche a l’importante fonction de dispositif diffuseur de lumière et ainsi l’amener jusqu’au fond de l’appartement.
Le parquet existant a été teinté d’un gris très clair réfléchissant pour également éclairer le logement, mais aussi souligner le contraste entre les deux visages de l’appartement : un terrain vide de suspension pour des objets fluctuants en mouvement permanent.
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Photos : Xhuliano Lacinaj & Giulia Agostinelli