L’architecte Florent Chagny signe la rénovation complète d’un appartement au 4e étage d’un immeuble typiquement haussmannien construit autour de 1855, dans le 5e arrondissement de Paris.

Ce trois pièces n’avait bénéficié d’aucun travaux significatifs depuis plusieurs décennies. Il ne présentait pas de salle de bain au sens propre, mais seulement un petit receveur de douche, un sanitaire et un lave-main.

C’est l’histoire d’une superposition. Ou comment appliquer les usages d’aujourd’hui sur un plan de logement du XIXe siècle.

Il a rapidement été question d’ouvrir partiellement le mur porteur médian afin d’orienter la pièce de vie perpendiculairement aux façades de l’immeuble. Contrairement à ce qui se fait usuellement dans ce genre de rénovation, Florent n’a pas opté pour un plan où le séjour-cuisine prendrait place parallèlement à la façade, côté rue, tandis que les chambres et les salles d’eau se développeraient au-delà du mur porteur médian, côté cour.

« Nous avons préféré nous affranchir de la contrainte structurelle que représente le porteur afin de tirer avantage, pour la pièce à vivre, de la double orientation est-ouest et de la jolie vue sur les toits que nous offrait le coeur d’îlot. »

Ainsi les fonctions de séjour, salle à manger et cuisine sont regroupées dans un vaste espace traversant qui profite le matin et le soir d’un ensoleillement direct.

Le thème de la superposition se trouve également dans le choix des matériaux et des finitions. Un papier peint très marqué associé à une couleur de peinture bleu nuit ont permis de souligner la présence de l’ancien couloir et du mur porteur médian, créant ainsi une épine dorsale historique sur laquelle le projet s’appuie. La bibliothèque composée de miroirs et d’acier, la verrière en polycarbonate, la cuisine en inox et bouleau ou la salle de bain en ceppo di gré sont les composantes contemporaines mises en scène au coeur de l’existant. Le point de Hongrie au sol, le poêle prussien et autres cheminées, les moulures et les décors muraux gardent par ailleurs toute leur place.

« Nous aimons donc parler de surimpression contemporaine pour une nouvelle identité architecturale.

L’appartement est aujourd’hui débarrassé de son carcan haussmannien. Il peut de nouveau héberger une famille en offrant quelques nouvelles qualités que nous sommes tous aujourd’hui en droit de réclamer, au sein d’une ville hyperdense : des vues, de l’air et davantage de lumière naturelle tout au long de la journée, tout au long de l’année. »

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