Avec sa deuxième réalisation, Confederate change d’échelle. Découvrir une Confederate B 120 Wraith pour la première fois est un moment d’une intensité rare. Le temps s’arrête soudainement, les paupières s’écarquillent sous la pression de pupilles exorbitées qui transmettent au cerveau des signaux que celui-ci se refuse à admettre, un filet de bave s’échappe de la commissure des lèvres.
Mike Tyson vient de vous balancer un crochet du droit et vous n’avez rien vu venir. Ceux qui ont découvert la Joconde, qui ont levé le voile sur la première Lamborghini Countach (la LP 400, pas la 25ème Anniversaire dopée au Botox) ont probablement ressenti les mêmes sensations.
La Confederate B 120 Wraith dépasse, de loin, tout ce qui a été produit sur deux roues auparavant. Sa production, qui est encore en cours, sera limitée à 250 exemplaires pour que l’engin garde une réelle et éternelle exclusivité. L’équipe reconnaît cependant avoir été inspirée par la moto américaine Pierce de 1911, avec son quatre cylindres en ligne implanté dans le sens de la route. Admettons. Parce qu’avec son châssis monocoque en carbone, son monobras qui ne déparerait pas sur une Ducati 1098 R, sa fourche dotée de bras en carbone, elle illustre au mieux l’adage selon lequel la fonction fait la forme. En l’occurrence, du brutal, du spectaculaire. Avec ses deux fourreaux en carbone, la fourche est évidemment le point d’orgue de cette sculpture mécanique. Le système est à mi-chemin entre le Telelever de BMW et la fourche inventée par l’Australien John Britten, l’amortissement étant confié à un ressort Penske. Les deux fourreaux en carbone sont là pour « garantir une rigidité absolue lors du freinage », selon Matt Chambers.